Eden, Auður Ava Ólafsdóttir.

Eden

Traduit de l’islandais par Eric Boury.
Editions Zulma.

« Il peut m’arriver, au milieu d’une conversation, de perdre le fil parce que mon esprit s’arrête sur un mot qui vient d’être prononcé. Je me mets aussitôt à penser à la manière dont le mot se décline, à sa racine et à ses dérivés. Parfois, les répliques d’une conversation s’alignent dans ma tête, tel un texte sur une feuille, comme des épreuves à corriger. »

Spécialiste des langues en voie de disparition et relectrice-correctrice, Alba décide – suite à un rêve qui l’a fait réfléchir – d’acheter un terrain rocheux au fin fond de l’Islande et d’y planter des arbres pour compenser son empreinte carbone. Dans sa petite maison malmenée par les vents, elle songe à ses mille voyages aux confins de la planète et aux secrets de ces mots qui disparaissent peu à peu. Elle plante aussi un potager tant bien que mal, rencontre ses voisins, donne des cours de langue, se revivifie.

Une fois de plus, je me suis lovée avec délices dans un récit d’Auður Ava Ólafsdóttir. C’est beau, doux et assez lent. Cela laisse de temps d’imaginer les lieux, les personnes, de s’étonner. Un vrai remède quand le monde tourbillonne un peu trop à mon goût.