En nous beaucoup d’hommes respirent, Marie Aude Murail.
« J’ai vécu les plus belles heures de mon enfance, allongée sur mon lit, dans mon lit, immobile, les yeux au plafond ou le visage enfoncé dans l’oreiller. Entre midi et deux, le jeudi, le dimanche, tant que je pouvais, tout mon être aspirait à ce moment où je pourrais être une rêveuse éveillée, immobile. »
J’ai acheté ce livre prise d’une pure impulsion : une plongée autobiographique dans des documents familiaux, une mise en page associant texte et photos de familles et une citation d’Apollinaire comme titre … trois passions pouvant être assouvies en un seul ouvrage c’était une trop belle occasion pour résister !
La lecture en a ensuite été assez laborieuse, entre le format qui n’aidait pas à la lecture dans les transports en commun et un ton hésitant entre la franchise impudique et l’ironie critique. Je suis finalement contente d’avoir lu ce livre même s’il ne m’a pas conquise.
C’est un « objet » étrange, attachant aussi par sa maladresse un peu brute. Les réflexions sur le genre, le refuge dans un univers parallèle puis sur la maternité m’ont touchée par leur sincérité alors que certains passage sur les relations amoureuses m’ont franchement crispée.
Et, juste pour le plaisir, l’extrait de Sanglots le poème qui donne son titre à ce livre :
« Notre amour est réglé par les calmes étoiles
Or nous savons qu’en nous beaucoup d’hommes respirent
Qui vinrent de très loin et sont un sous nos fronts
C’est la chanson des rêveurs
Qui s’étaient arraché le cœur
Et le portaient dans la main droite
Souviens-t ’en cher orgueil de tous ces souvenirs » .