Felix ever after, Kacen Kallender.

Traduit de l’anglais par Manu Causse
@editions_slalom

« Je m’appelle Felix Love, mais je n’ai jamais été amoureux. Franchement, des fois, cette ironie me dépasse.« 

Félix est un adolescent noir, queer et trans : autant de qualificatifs qui l’ont amené très jeune à réfléchir et à défendre son identité. Il vient d’emménager à Harlem avec son père et suit des cours d’été dans un lycée artistique pour tenter de décrocher son entrée et le financement de sa scolarité dans une prestigieuse université.
Malgré son apparente maturité, Félix est – comme tout adolescent – totalement incertain et fragile quand il s’agit d’amour et d’amitié. Cet été sera pour lui celui des rencontres, du harcèlement, de l’adversité et des révélations …

Les premières pages de ce livre m’ont fait me sentir terriblement âgée et cela m’a autant amusée que perturbée. Cette immersion dans un univers d’ados a été radicale et ce n’est pas tant les enjeux d’identité de genre ou d’orientation sexuelle qui m’ont déstabilisée que la description – qui m’a semblée très juste par ailleurs – d’une vie adolescente structurée autour de l’usage des téléphones et des réseaux sociaux. Passés les quelques clichés un peu réducteurs qui font de certains personnages des « types » plutôt que des « psychologies », j’ai apprécié ce tourbillon qui rend de façon très vivace les émois, le trouble et les drames de ces années déterminantes.
Et bien sûr, j’aurais du commencer par cela, c’est agréable de lire un roman où la transidentité du personnage principal est un élément essentiel sans pour autant en faire un être « à part ».