Hélène ou le règne végétal, René-Guy Cadou.
Un #lundipoésie sous forme de redécouverte avec les poèmes de René-Guy Cadou et son recueil « Hélène ou le règne végétal » publié aux Editions Seghers.
J’avais lu ce recueil il y a plus de 20 ans je crois et j’en avais gardé des souvenirs comme effilochés. Relire ces textes aujourd’hui m’a beaucoup surprise.
J’ai retrouvé des évocations de la nature qui m’ont beaucoup touchée, une présence forte de la foi de l’auteur mais j’ai aussi découvert ce que mes souvenirs avaient occulté : une forme d’urgence inquiète, une mélancolie et une envie profonde de vivre.
Je vous en propose quelques bribes saisies au vol pour vous donner envie de le lire!
« Il existe un pays semblable à ma mémoire
Où l’approche d’un pas fait un doux bruit de clé (…) »
« Je t’attendais ainsi qu’on attend les navires
Dans les années de sécheresse quand le blé
Ne monte pas plus haut qu’une oreille dans l’herbe
Qui écoute apeurée la grande voix du temps (…) »
« (…) Ah je suis bien toujours le même malgré l’âge
Et l’on peut soupeser à deux mains mon visage
Et l’on peut ausculter
La cloison de mon cœur et son vieux papier peint
Rien ne répond à rien
Et je puis bien partir
Pour l’éternité avec un vieux sac de cuir
Comme en trimballent les bons curés et les saints (…) »
« Comme un torchon qui brûle admirez la campagne
Tout en haut du grand mât paisible de l’été! (…) »
« (…) Je te vois mon amour
Ensoleillée par les persiennes de l’enfance
Comme un matin trop beau couleur de thym
Avec ce frétillement d’ablette de tes jambes
Et cette lente odeur de lessive et de pain (…) »