Histoire d’une vie, Aharon Appelfeld.
Traduit de l’hébreu par Valérie Zenatti.
Editions Points
« Cette séparation entre les vivants et les morts est une séparation fictive. Le passage est plus simple que nous ne l’imaginons. C’est juste un changement de lieu, et le gravissement d’un degré. »
Dans ce texte autobiographique, l’auteur revient sur son passé de jeune enfant juif en Roumanie au début de la Seconde Guerre Mondiale et comment cette enfance est la racine de toute son œuvre.
En 1939, il a 7 ans et vit heureux avec ses parents. La guerre est déclarée, sa mère assassinée, son père et lui retenus dans le ghetto puis déportés en camp de concentration. Il réussit à s’en échapper, seul. Il va ensuite survivre en errant en Ukraine pendant plusieurs années, entre les forêts où il se cache et les maisons de quelques paysans lorsque le froid est plus dangereux que les hommes.
La guerre finit, la vie se poursuit et c’est le départ vers la Palestine en passant par l’Italie, l’apprentissage d’une nouvelle langue…
Toutes les horreurs du monde et toute ses beautés sont contenues dans ce petit livre qui énonce, pense, songe, doute et revient sans cesse à la force de l’amour reçu durant l’enfance.
Cette lecture m’a profondément émue à nouveau (j’avais toujours bien en tête son livre « Mon père et ma mère » qui m’a bouleversée). Je suis pleine de gratitude envers cet auteur et sa capacité à évoquer le monde avec une grande acuité, sans rancœur et sans relâche.