Kamouraska, Anne Hébert.
Editions Point
« Votre mari se meurt dans une des chambres du premier, et vous feignez de dormir, étendue sur le lit de l’institutrice de vos enfants. Vous entendez des voix, madame Rolland. Vous jouez à entendre des voix. Vous avez des hallucinations. Avez-vous donc tant besoin de distractions qu’il vous faut aller chercher, au plus creux des ténèbres, les fantômes de votre jeunesse ?«
Au milieu du XIXème siècle, dans la bonne vieille ville de Québec, l’époux de Madame Rolland se meurt. Tandis qu’il décline et qu’elle s’apprête à perdre un de ses repères quotidiens, prise de tournis, elle se remémore sa propre vie .
Son enfance protégée par ses tantes et sa mère, quand elle était encore « la Petite ». Son mariage toute jeune, avec le « Seigneur de Kamouraska », un homme d’abord séduisant mais dont les appétits perpétuels sont autant de menaces. Sa vie de jeune mère comme il faut, dévorée par le quotidien et la solitude. La révélation de soi et la force d’un amour impétueux pour un médecin. Et comment tout cela a peu à peu construit le drame…
Ce livre ! Qu’il est beau, qu’il est marquant ! J’ai adoré cette lecture commune avec @silence_on_lit. J’ai été ballottée entre le froid et le chaud, la solitude et la passion, la ville cancanière et les grands espaces, le monde des hommes et le monde des femmes … Ce livre m’a fait penser à de lourdes tentures : on peut y observer en restant cachée, il incarne la maison comme un refuge, il étouffe aussi de son poids et de ses convenances. J’admire l’écriture d’Anne Hébert dont j’avais déjà lu les Fous de Bassan. Je fais une place de choix sur mes étagères pour ce texte intemporel.
Merci @schryve d’avoir renforcé ma résolution de découvrir ce titre 😊