La ballade de Lila K., Blandine Le Callet.
« Je me moquais un peu du contenu des livres. Ce que je recherchais surtout, c’est le pouvoir qu’ils m’accordaient. J’arrivais grâce à eux à m’abstraire de ma vie. J’oubliais le Centre, sa routine et son lot de contraintes épuisantes J’oubliais qu’on m’avait confisqué ma maman. J’étais ailleurs, loin du monde, loin de moi. C’est parfois reposant de se perdre de vue.«
Dans un monde qui ressemble au nôtre mais poussé à l’extrême dans toutes ses dérives contrôlantes et technologiques, Lila K – encore jeune enfant- est soudainement arrachée à sa mère et mise dans une sorte de pensionnat. A part la douleur de la séparation, elle ne se souvient de rien et toute relation sociale ou contact physique la plonge dans un état d’angoisse important. Elle va peu à peu partir à la recherche de son histoire, de sa vérité pour retrouver sa mère et faire sa place dans le monde.
J’ai trouvé ce livre fascinant et très étrange tellement il n’appartient à aucune catégorie et mélange les codes d’écritures.
L’environnement correspond à de l’anticipation ou de la dystopie, les actions sont très réalistes et amenées par le prisme de l’enquête, la narratrice partage ses perceptions de façon intime et détaillée. J’ai également beaucoup aimé la composition dans le texte entre la rage et le conformisme, les souvenirs et les faits, la maîtrise et la confiance.
Je trouve ce texte extrêmement riche et je te remercie @clajalit de m’avoir orientée vers cette lecture !