La chute des princes, Robert Goodrick
Traduit de l’américain par Marie de Prémonville.
« Quand vous craquez une allumette, la première nanoseconde elle s’enflamme avec une puissance qu’elle ne retrouvera jamais. Un éclat instantané, fulgurant. L’incandescence originelle.
En 1980, j’ai été l’allumette. Cette année-là, je me suis embrasé pour n’être plus qu’une flamme aveuglante. »
Dans le New-York des années 80 les golden boys – traders ou publicitaires – s’enivrent d’argent et de leur propre puissance jusqu’au vertige… Rooney, le narrateur qui mêle son histoire à celle autobiographique de l’auteur, a fait partie de cette meute insouciante méprisant les pauvres gens et claquant aussi vite qu’il l’avait gagné des sommes d’argent folles.
Mais cette vie de de plaisirs portait en elle son propre poison, le ver dans la pomme délicieuse, et les excès, les drogues ont ravagé ceux qui se croyaient éternels. Le SIDA aussi est venu mettre fin à l’insouciance d’une ville où tout était possible avec de l’argent.
Le narrateur vit dans l’après, après la chute, après la perte, après le miroir brisé. Il essaie de trouver une forme de rédemption tout en se remémorant la folie joyeuse de ces années.
J’ai finalement vraiment apprécié ce livre, lu sur les conseils de @papiercrepon , après avoir lu les premières pages en me demandant un peu ce que je faisais là 😉 au milieu de ces descriptions de dépenses délirantes et de débauches assez navrantes.
L’émotion et la personnalité du narrateur émergent peu à peu et apportent leur richesse au récit. J’ai aimé que le va-et-vient entre l’avant et l’après ne soit pas binaire d’un point de vue moral : il y a des pépites de sensibilité soudaine dans l’avant et une mélancolie dans l’après.
Un autre bouquin de Goodrick à me conseiller ?