La poésie de James Sacré
Un #lundipoésie comme une révélation avec les poèmes de James Sacré que je découvre juste. C’est encore un heureux hasard provoqué par ma médiathèque qui m’a fait lire ces derniers jours le recueil « Figures qui bougent un peu ».
Quelle claque que cette écriture !
Elle est simple, claire, instantanément compréhensible et évocatrice pendant que les mots suivent un rythme oral et un chemin cabossé qui leur est propre.
Je suis encore saisie de cette rencontre, je n’avais jamais entendu parler de cet auteur.
Je vous partage ici un extrait du poème « Figure 23 »
« (…) C’est l’ennui avec un poème que c’est pas moyen d’être précis dedans
Qu’on le sait déjà quand on commence à l’écrire d’ailleurs
Est-ce qu’on l’est plus quand on entreprend de construire un manuel de grammaire ?
On pense évidemment qu’on va l’être ça donne du courage au cœur comme on dit
Aussi quand on s’en va pour faire des fagots dans
La raideur que ça fait la terre prise avec l’hiver pourtant
C’est pas vrai c’est tellement compliqué un fagot jamais bien tout comme un autre
Les buissons les prés dessinés propres
C’est tout de suite une espèce d’infinité de détails comme dans une peinture
De Jérôme Bosch ou comme à travers les pages raisonnées d’une grande flore complète
On n’y trouve pas la plante soudain la plus simple c’est pas tout à fait ça, de même avec les exemples dans le précis de grammaire;
Quand même qu’un poème on a l’impression que c’est lié souvent avec d’autres que ça s’entasse
A la fin c’est comme un volume un livre
C’est pas si rangé dedans : ni plus ni moins que dans un buisson propre en hiver. »