La terre des femmes, Maria Sanchez.
Traduit de l’espagnol par Aline Valesco.
Editions Rivages
« Mon enfance est une étincelle : les mains de mes grands-parents, les bandes et les couteaux pour les greffages, les agneaux sans mère, les chèvres répondant à l’appel du berger, les oliviers et les chênes-lièges, les clarines, les pulls en laine, les livres et les manuels vétérinaires de mon grand-père…«
En s’appuyant sur sa connaissance du monde rural, sur les récits de sa famille et sur son expérience de vétérinaire agricole, l’autrice met patiemment à jour l’importance et le rôle des femmes dans cet univers. Alors que les récits urbains soulignent généralement l’action des hommes et concèdent une place à la marge aux femmes, elle tient à rappeler combien les femmes sont liées à la terre, aux plantes et aux animaux. Ce n’est pas parce qu’elles semblent silencieuses qu’elles n’ont pas d’histoire.
Je suis contente d’avoir lu ce livre qui mêle réflexions autour d’un féminisme rural (si peu donné à voir) et transmission des récits familiaux féminins. L’ensemble est harmonieux comme une évidence.
Je m’aperçois aussi, quelques temps après l’avoir lu, que son souvenir s’estompe déjà et je pense que c’est lié à l’écriture très minérale de l’autrice. Il m’a sans doute manqué un peu de « chair » pour ancrer ce texte en moi.