La théorie des nuages, Stéphane Audeguy.
« Pour la première fois de sa vie, Richard Abercrombie est confronté au vacarme obscène de la nature sous sa forme la plus grandiose et la plus véhémente : une jungle. Ce n’est pas tant le vacarme en soi qui l’abasourdit, mais, au sein de ce tohu-bohu, l’absence totale de sonorité humaine. La jungle bruit selon ses propres lois, insoucieuse des hommes qui croient l’explorer. Dans les forêts où l’homme vient régulièrement chasser, à proximité des villes, dans toute l’Europe et particulièrement en Angleterre, les animaux ont depuis longtemps appris à se taire à l’approche de l’homme, à le fuir comme le prédateur suprême : cette créature qui tue contre nature, sans que la nécessité de survivre l’y force. Le silence apaisant de nos campagnes n’est que le signe tangible de la terreur que l’homme fait régner.«
Un couturier japonais, collectionneur émérite, engage une jeune bibliothécaire pour l’aider à ranger sa toute dernière collection : un ensemble de documents décrivant et analysant les nuages.
Une conversation se noue entre eux et promène de façon imprévue le lecteur à travers les âges et les pays à la découverte du monde.
Entre des tentatives pour peindre les nuages ou en expliquer l’origine, amour de la nature, philosophie et solitude se mêlent à l’humour, la sexualité et l’indépendance d’esprit.
J’ai vraiment apprécié ce livre qui m’a parfois fait penser aux Mille automnes de Jacob de Zoet de David Mitchell (pour la découverte du monde par un anglais) ou bien Le nuage d’obsidienne d’Éric McCormack (pour les histoires enchâssées). L’écriture est à la fois très classique et très libre et l’histoire calme et farfelue.
Merci beaucoup @femme.qui.lit pour cette bonne idée de lecture, je n’aurais jamais découvert ce roman sans toi!