La végétarienne, Han Kang.
Traduit du coréen par Jeong Eun-Jin et Jacques Batilliot.
Editions Le Serpent à plumes.
« Une fois, une seule fois, j’aimerais pousser un grand cri. J’aimerais sortir en courant dans l’obscurité, de l’autre côté de la fenêtre. Cela pourrait-il évacuer cette masse ? Est-ce que c’est possible? Personne ne peut m’aider. Personne ne peut me sauver. Personne ne peut me faire respirer.«
Un homme voit sa femme devenir végétarienne. Il est surpris mais relativement indifférent… jusqu’au moment où ce choix vient érafler un vernis social auquel il tient plus que tout. En appelant la famille de sa femme à la rescousse pour lui faire réintégrer la norme, il autorise la libération d’une violence latente.
Le beau-frère de cette femme, vidéaste fasciné par les plantes et la tâche de naissance entraperçue de sa belle-sœur, souhaite avidement l’intégrer à l’une de ses œuvres. Son appétit continuera à accélérer la perte de la jeune femme.
La sœur de celle-ci accompagnera avec incompréhension sa transformation finale dans la douleur et la fascination.
Deuxième livre de l’autrice découverte grâce au bookclub #cemoiscionlit d’@palir_au_soleil et @on_ne_lit_pas_a_table_ c’est à nouveau une réussite mais d’un tout autre goût qu’Impossibles Adieux ! J’ai beaucoup aimé ce roman dérangeant où la volonté et les visions personnelles d’une femme sont constamment réprimées par un entourage qui craint tout débordement.
J’y ai aussi vu un récit sur l’angoisse de la mort, qui s’incarne différemment selon les personnages. L’envie de se végétaliser et de se fondre à la nature pour la Végétarienne, le souhait de tout maîtriser et de vivre sans se faire remarquer pour le mari, l’aspiration à vivre dans un monde intime pour le beau-frère et l’angoisse de découvrir que « bien faire » n’est pas vivre sa vie pour la sœur.
Je vais poursuivre ma découverte de l’œuvre de Han Kang, probablement avec Leçons de grec si j’arrive à mettre la main dessus.