Les Hortenses, Felisberto Hernandez.
Traduit de l’espagnol par Laure Guille-Bataillon.
Editions Points
« Sitôt couché, j’ai voulu savoir ce que j’avais fait de ma vie ces jours-ci. J’ai reçu de ma mémoire quelques événements des jours précédents et j’ai pensé à des gens qui se trouvaient loin de moi. Après quoi, je me suis glissé avec délices et une certaine impudeur dans une chose qui ressemblait aux tripes du silence. »
Dix nouvelles ambigües, flottant entre songe et réalité, solitude et rencontres improbables.
Une veuve éplorée a fait construire une maison inondable et rémunère un jeune homme pour qu’il rame et la promène en canot le soir venu autour de l’île de sa maison; un couple vit entouré de poupées grandeur nature mises en situation dans des tableaux lorsque l’époux se met à avoir du mal à distinguer sa femme de la poupée Hortense; un homme se sent devenir cheval et commence une nouvelle vie; un pianiste sans le sou devient vendeur de bas et augmente ses ventes en pleurant sur commande …
Je suis ravie de cette lecture pour le moins déconcertante ! Un immense merci @silence_on_lit pour ce cadeau incroyable !
J’ai eu l’impression de passer de l’autre côté du miroir sans jamais vraiment quitter le monde et je trouve que c’est une prouesse d’écriture que de réussir à produire ce sentiment trouble. J’ai lu comme si j’étais sous l’eau les yeux ouverts ou bien dans une bulle ou bien alors à cette heure entre le jour et la nuit où l’on en sait plus bien ce que nos yeux voient. J’ai aimé retrouver de nouvelles en nouvelles ce pianiste un peu désabusé, mélancolique et mais toujours hédoniste, figure de l’auteur au cœur de ses histoires.