L’art de la joie, Goliarda Sapienza.
Traduit de l’italien par Nathalie Castagne.
« Il est temps de se remuer, de lutter de tous ses muscles et de toutes ses pensées dans cette partie d’échecs avec la Certa qui attend. Et chaque année volée, gagnée, chaque heure arrachée à l’échiquier du temps, devient éternelle dans cette partie finale. Réfléchis, Modesta, peut-être que vieillir de façon différente n’est qu’un acte révolutionnaire de plus…«
Une fois de plus j’ai été happée par l’écriture joyeuse et enragée de Goliarda Sapienza !
614 pages de vies intenses : celle de Modesta petite fille pauvre et malmenée mais dotée d’une volonté de survie et d’une force vitale incroyable, celles des femmes qui l’entourent et qui luttent prises dans l’image de ce qu’elles croient devoir être, celle des hommes auxquels le doute n’est pas permis et qui tentent aussi de s’affranchir, celle de l’Italie du XXème qui se réinvente et se perd en même temps entre guerre et politique…
Et, toujours, la lucidité et l’exigence de l’auteure – qu’elle transmet à son personnage – qui veut vivre intensément, sans concession à ses faiblesses dans un égoïsme créateur.
Un très grand plaisir !