Le bleu est la couleur la plus rare, Sarah Schmidt.
Editions Rivages
Traduit de l’anglais (Australie) par Mathilde Bach.
Eleanor fuit son mari, sa petite fille à l’arrière de la voiture. Elle roule vers les Blue Moutains, refuge de son enfance. Elle se remémore sa jeunesse entre un père égaré et défiguré par la seconde guerre mondiale et une mère à la distance tétanisante. De chapitres en chapitres, la voix de sa mère s’élève aussi racontant sa propre enfance, son mariage déroutant, ses appétits jamais satisfaits. Toute cette violence et ce silence circulent comme un désastre dans la famille.
Je ne sais plus bien pourquoi j’ai choisi ce livre et je me suis demandé à plusieurs reprises pourquoi j’en poursuivais la lecture. Je l’ai trouvé très violent, parfois presque malsain. Pourtant, j’ai apprécié l’absence de lyrisme et de complaisance, la façon très crue de dire certaines choses.
Si le bleu est la couleur la plus rare c’est ici un bleu froid, saisissant et sans pitié.
Finalement, je ne sais jamais si raconter ces histoires traumatisantes est un pas en avant vers moins de silence, plus de clarté et de compréhension ou un pas en arrière qui enracine l’importance et la place de la violence dans les identités.
