Le ghetto intérieur, Santiago Amigorena.
« Il s’enfermait dans un silence de plus en plus lourd, de plus en plus compact, un silence qui, terré tout au fond de son ventre, avait commencé de grandir comme une tumeur maligne, prenant peu à peu possession de sa poitrine, de ses poumons, de sa gorge, de son crâne.«
Au tout début des années 30 un jeune homme juif quitte la Pologne, il émigre en Argentine où il rencontre l’amour et crée sa propre famille. Il a un travail, des amis, des enfants et des raisons d’être heureux. Mais il a aussi une mère et des frère et sœur restés en Pologne, peu à peu pris dans la nasse du ghetto et de l’entreprise de destruction nazie.
Alors que les lettres de sa mère se font rares et décrivent le dénuement et la violence qui la tuent, le jeune père de famille plonge peu à peu dans le silence et l’isolement intérieur.
Comment vivre au loin ? Comment vivre tout court lorsque d’autres meurent d’être restés ? Parler a-t-il encore du sens face à l’horreur ? Comment aimer ses enfants lorsqu’on pense avoir abandonné sa mère ? Autant de questions sans fond dans lequel ce livre fait tournoyer son lecteur.
Cette lecture a été très émouvante et vient creuser un questionnement que d’autres ont ouvert avant elle. J’ai cependant l’impression d’être restée un peu en surface, je ne m’explique pas pourquoi… peut-être l’écriture tout simplement ?
Livre lu dans le cadre du #grandprixdeslectriceselle2020