Le Maître du Haut Château, Philip K. Dick.
Traduit de l’américain par Michelle Charrier.
« Nous ne sommes tous que des insectes. Rampant vers l’horrible ou le divin, ne croyez-vous pas ? »
Dans un monde différent où l’Allemagne nazie et le Japon ont gagné la Seconde Guerre Mondiale, les destins de plusieurs personnages s’entremêlent autour de luttes politiques complexes. Faussaires fabriquant des objets « typiques de la vie américaine avant la guerre », espions aux identités multiples, américains tâchant d’imiter l’art de vivre japonais… tout le roman se construit autour du déguisement et du double. Les actions des personnages sont également structurées par leur lecture du Yi-king, un livre chinois de divination. A chaque moment crucial, le livre est consulté et le tirage analysé… avec beaucoup d’équivoques possible bien sûr. Dans ce monde alternatif, un livre circule sous le manteau : « Le poids des sauterelles » – il raconte un monde où les Alliés auraient gagné la guerre… avec une mise en abîme qui nourrit encore le trouble.
J’ai trouvé ce livre assez compliqué à lire jusqu’au moment où je n’ai plus cherché à trouver un sens à l’enchaînement des actions et où j’ai essayé de profiter de chaque séquence en tant que telle. Une fois le livre refermé, je me suis rendue compte qu’il était probablement beaucoup plus un manifeste visant à réveiller les lecteurs et à les faire s’interroger sur l’arbitraire et les excès de notre monde actuel qu’à une uchronie un peu foutraque. (Et, pour l’info, Philip K. Dick a lui même écrit le livre en s’aidant du Yi-king à chaque étape du récit… ceci explique sans doute le côté un peu flottant du texte 🙂)