Le monde n’existe pas, Fabrice Humbert.
A paraître le 3 Janvier 2020.
« J’ai su que la réalité n’existait plus et que nous étions tous emportés par le fleuve furieux et doux de la fiction, qui s’emparait de nos vies, de nos consciences, de nos espoirs et de nos rêves comme un tyran mielleux, travaillant à notre bonheur, pourvoyant à notre sécurité, prévoyant et assurant nos besoins, facilitant nos plaisirs, nous ôtant entièrement le trouble de penser et la peine de vivre.«
Un journaliste revient dans la ville de son adolescence pour « enquêter » sur le crime supposément commis par la star locale de sa jeunesse. Celui-ci, maintenant quadragénaire, est accusé du viol et du meurtre d’une adolescente.
Le récit interroge dès les premières pages l’écart entre les faits, ce qu’on choisit d’appeler la réalité, les souvenirs et les impressions que l’on a, le récit médiatique et les histoires collectives.
Le journaliste a changé de nom et d’apparence depuis son adolescence, le potentiel criminel était un homme à femmes qui a été pour lui son premier amour platonique.
J’ai trouvé ce texte très étrange, assez tortueux et plutôt adroit. Il plonge le lecteur dans les tourments classiques de la confrontation entre différents récits pour identifier ce qui s’est vraiment passé. Il y ajoute un climat très contemporain et des références aux fake news qui renforcent les incertitudes.
Que croire et pourquoi ? Nous choisissons tous le récit qui renforce nos croyances préalables…
Je n’ai cependant pas été emportée ni véritablement convaincue par ce bouquin mais il m’a au moins fait réfléchir.
Livre lu dans le cadre du #grandprixdeslectriceselle2020