Le rêve de la couturière, Bianca Pitzorno.

Traduit de l’italien par Liliane Guillard.
Editions J’ai Lu.

« La vie m’a appris à respecter les gens riches, quel que soit leur âge, leur caractère, leurs actions. Le fait d’être riches les rendait puissants, plus forts que nous, capables de nous écraser, de nous détruire en un claquement de doigts. Les riches ne devaient pas nécessairement être admirés, notre jugement à leur égard pouvait également être critique, voire plein de mépris. Mais nous ne devions jamais l’exprimer. Et surtout jamais en leur présence. Avec eux, nous devions être respectueux en toutes circonstances.« 

Dans l’Italie de la fin du XIXème siècle, une enfant est élevée par sa grand-mère après que le choléra ait décimé leur famille. Pour leur permettre de survivre dans leur très grande pauvreté et de conserver leur liberté, la grand-mère transmet à sa petite-fille tout son savoir-faire de couturière au service des grandes familles locales. Elle fait en parallèle son éducation morale et politique, lui donne les codes pour ne pas se faire remarquer, être attentive aux secrets intimes des notables et conduire sa vie à sa façon.

J’ai apprécié découvrir cette époque par les yeux d’une jeune fille puis d’une femme dont le métier lui ouvre des portes que son appartenance sociale maintiendraient fermées sinon. J’ai aussi apprécié l’écriture fluide et simple, sans façon. Curieusement cependant, je ne me suis pas attachée du tout aux personnages et cela ne m’a pas manqué.