Le tonneau magique, Bernard Malamud.
Traduit de l’anglais par Josée Kamoun.
» Seulement, il avait pris son visage en plein cœur. Elle avait vécu, elle avait voulu vivre – fait plus que vouloir, du reste, peut-être même regrettait-elle la vie qu’elle avait menée. Elle avait profondément souffert, on le lisait au fond de ces yeux qui ne se livraient pas, et dans cette lumière qui la nimbait, émanait d’elle, brillait en elle, ouvrant des royaumes : voilà ce qui la différenciait des autres. Elle, il la désirait.«
Un recueil de 13 nouvelles situées en l’Italie et aux États-Unis : elles mettent en scène des émigrés juifs alternant entre la figure de l’épicier qui vivote et de l’homme malheureux à la recherche d’une autre vie.
On y trouve la préfiguration des personnages du Commis et les thèmes de prédilection de l’auteur : la misère, la résignation, le destin, la judéité, l’adversité.
On retrouve également ce qui m’impressionne dans l’écriture de Malamud : sa capacité à décrire un quotidien humble en peu de mots et de façon définitive, son humour noir, son ironie et son refus du happy end.
Clairement ce n’est pas une lecture rayon de soleil 😂 plutôt un tonique fortifiant à prendre à petites doses… J’ai trouvé ces nouvelles noires vraiment magistrales avec leur air de ne pas y toucher et leur portée de paraboles.
Merci @palir_au_soleil pour avoir attiré mon attention sur ce recueil de nouvelles dont je ne connaissais pas l’existence…