Les poèmes de Marina Tsvétaïeva
De la poésie et des émotions fortes avec Marina Tsvétaïeva, poétesse à la vie aventureuse et tragique. Je vous conseille d’ailleurs de vous pencher sur sa vie tumultueuse, libre et sur sa mort solitaire : c’est un destin de femme incroyable.
J’ai choisi de partager avec vous le poème « Cheveux Blancs » écrit en 1922 au moment où l’auteure émigre vers Berlin avec sa fille (deux ans après la mort de malnutrition de son autre fille lors des famines à Moscou) pour retrouver son mari.
« Ce sont les cendres d’un trésor –
Tant de pertes, tant d’offenses
Quel roc ne s’effrite et s’abat
Devant de telles cendres.
La colombe éclatante et nue
A nulle autre appariée.
La sagesse de Salomon
Sur toutes les vanités.
Redoutable blancheur, craie
D’un temps sans déclin.
Mais si le feu brûlait mes murs
Dieu se tenait à mon seuil!
Délivré de tous les fatras,
Maître des songes et des jours,
Flamme née de ce blanc précoce
L’esprit monte droit !
Non vous ne m’avez pas trahie,
Années, ni prise de revers!
En ces cheveux déjà blancs
C’est l’éternité qui l’emporte. »