Les sirènes, Emilia Hart.
Les Escales, traduit de l’anglais par Alice Delarbre.
« Ensemble, elles écoutèrent pour apprendre la cadence de chacune. Pour la première fois, Mary remarqua ce qu’Eliza devait savoir depuis toujours : une voix possédait des creux et des reliefs, qui indiquaient la tristesse ou le bonheur. On pouvait presque les sentir du bout des doigts, comme s’il s’agissait d’un paysage. »
Lucy quitte le campus dans une urgence paniquée. Une seule perspective pour elle : rejoindre sa sœur Jess qui saura la protéger et l’apaiser. Mais quand elle arrive dans la maison au bord de la falaise où est sensée vivre sa sœur, celle-ci vient juste de partir en abandonnant sa voiture et son téléphone.
Lucy erre dans la petite ville côtière connue pour ses légendes associées aux disparitions successives d’hommes et plonge dans les tableaux hypnotiques laissés par sa sœur. Les sirènes la hantent et ses rêves angoissants prennent de plus en plus d’ampleur; il lui semble encore entendre des voix de femmes une fois le jour levé …
J’ai beaucoup aimé ce récit à trois voix : Lucy aujourd’hui, Jess lorsqu’elle était adolescente et Mary deux siècles plus tôt, prisonnière irlandaise menée de force en Australie. Les traumas et les secrets se transmettent, la violence et les rêves aussi. Les femmes sont des proies qui règnent en maîtresses sur le monde aquatique.