Les variations de la citerne, Jan Wagner.
Pour ce #lundipoésie un recueil de poésie allemande : Les variations de la citerne de Jan Wagner. C’est traduit par Julien Lapeyre de Cabanes et Alexandre Pateau et paru Actes Sud.
Merci @readreadbird pour ce beau cadeau ! ❤ J’ai trouvé les textes très différents et souvent énigmatiques, des relectures s’imposent pour progressivement rentrer dans cette écriture…
Pour vous faire une idée, le poème « Dans le puits« .
« Six, sept mètres en chute libre
Et j’étais déjà plus loin que
Jamais n’avais été, un cosmonaute
Dans sa capsule de pierre,
Contemplant de très loin
Le bleu rond et précieux.
J’étais l’enfant
Au fond du puits. Seule la mousse
S’échappait en grimpant
A la corde tissée de sa propre substance,
le lierre se hissait sur les épaules
Du lierre et s’évadait.
de temps en temps l’éclair blanc
d’un oiseau, de temps en temps
L’éclair d’un oiseau blanc. Moi je mangeais,
ce qui allait plus lentement. La lune
Qui se glissait par-dessus l’ouverture,
L’œil d’un chercheur collé au microscope.
Or tandis que les mots de cloporte et de pierre
Commençaient à vouloir dire cloporte et pierre,
Un bruit surgit d’en haut, une hâte, des cris,
et je vis devant moi une corde apparaitre.
Je retournais au son des cloches,
à l’odeur du pain et aux horaires de bus,
à l’ombre sous les arbres,
À la pluie, au beau temps,
Aux baptêmes et tragédies,
aux titres des fait divers, dont
je faisais partie. »