L’homme de l’hiver, Peter Geye.
Traduit de l’anglais par Anne Rabinovitch.
@editionsrivages
« Lorsqu’il leva de nouveau les yeux il découvrit l’étendue sauvage comme si c’était la première fois. Il y vit le reflet de la sauvagerie de l’âme. La sienne et celle du monde. »
Au cœur d’un Minnesota froid et sauvage, un vieil homme mourant s’échappe dans la forêt. Son fils et la femme qui l’a aimé toute sa vie savent qu’il ne reviendra pas. Alors, petit à petit et avec autant de pudeur que d’urgence, ils se racontent l’un à l’autre l’histoire de cette homme qui a été leur repère.
Pour son fils, tout se noue dans l’expédition qu’ils ont mené ensemble alors qu’il était adolescent : une expédition pleine de dangers menée à la façon des trappeurs vers la ligne du partage des eaux.
Pour la femme, tout réside dans l’amour que cet homme avait pour son fils et son père.
Deux histoires qui se complètent et soulèvent des questions infinies…
J’ai beaucoup aimé ce récit qui mêle plusieurs générations et plusieurs familles de façon complexe et pourtant limpide. J’ai été emportée dans cette expédition de deux hommes déterminés et à fleur de peau. Le froid, la perte de repère, le bonheur de se sentir vivant, la proximité et le plaisir d’être seul dans la nature, la peur aussi.
J’ai parfois pensé à Sukkwan Island de David Vann pour le tête à tête père-fils en pleine nature mais leurs relations sont profondément différentes.
Certaines tournures d’écriture m’ont parfois impatientée (je n’aime pas les phrases qui donnent à croire que l’on avance vers une révélation alors qu’on avance juste dans le récit) mais ce roman m’aura transportée loin de chez moi et fait oublier l’heure qu’il était.