L’obscurité est un lieu, Ariadna Castellarnau.
Traduit du catalan par Guillaume Contré.
Editions de l’Ogre
Huit nouvelles inquiétantes, sans pincettes et sans grands effets théâtraux mais qui angoissent justement parce qu’elles partent de ce qui devrait pouvoir représenter la sécurité : la famille et le foyer.
Enfant sirène gardé en captivité par des parents pour l’argent qu’il leur rapporte, quête pour retrouver les ossements d’une sœur emportée par les flots, jeune femme retournant au village de son enfance et reprise par les serres d’une famille bien étrange…
Une lecture très forte qui nourrit le malaise en laissant flotter une atmosphère menaçante sans jamais décrire un seul acte violent : tout est toujours dissimulé, glissé dans l’ellipse ou la fin ouverte, se passant en dehors du cadre. Les lieux surtout fonctionnent comme des révélateurs, qu’ils soient abandonnés des hommes – comme déjà dévastés – où sur le point de voir se jouer la fin du monde.
Le recueil se place sous l’influence de Mariana Enriquez qui en signe d’ailleurs l’introduction et il me semble parfait pour celles et ceux qui aiment se faire des lectures thématiques à l’occasion du mois de novembre.