L’une rêve, l’autre pas, Nancy Kress.
Traduit de l’américain par Claire Michel.
« Il n’y a que cet arbre qui puisse faire cette sorte de fleur merveilleuse. Cette plante accrochée là-haut ne le peut pas, et celles-là non plus. Seulement cet arbre. Par conséquent la chose la plus importante du monde pour cet arbre est de faire pousser cette fleur. »
Dans un futur très proche – 2019 😊 le texte ayant été écrit en 1992 – les manipulations génétiques permettent d’avoir un enfant tel qu’on le souhaite.
Un couple aisé se prépare à accueillir une fille ayant comme caractéristique de ne pas dormir. La vie restant néanmoins rebelle, il s’avère que le couple attend des jumelles, une génétiquement modifiée et l’autre pas…
Ne pas dormir permet à l’une d’apprendre plus et de réaliser plus mais va de pair avec une sorte d’isolement et de responsabilité qui peuvent s’avérer douloureux. La différence entre les deux filles creuse également les lignes de fracture familiales.
Peu à peu, et avec intelligence, le récit ouvre de nombreuses questions politiques et philosophiques : lorsqu’on peut faire plus, doit on prendre plus soin de ceux qui ne peuvent pas faire autant ? Comment continuer à coopérer lorsqu’on est rejeté ? A-t-on quelque chose à offrir lorsqu’on a rien ? L’individualisme est-il un moyen de progrès collectif ?
Petite remarque en plus : je ne comprends pas pourquoi le titre initial « Beggars in Spain » (Mendiants en Espagne) n’a pas été conservé tant il est significatif…
Merci @lottesofbooks pour cette très bonne idée de lecture jeunesse que je vous recommande à mon tour !