Manger l’autre, Ananda Devi.
« Au début, on ne comprend pas très bien. Comment le corps perd ses repères naturels et oublie la légèreté, transforme la lourdeur en présence amie. Comment il s’amplifie et se déforme au jour le jour sans qu’on y prenne garde. J’ai été, bien sûr, hors normes dès ma naissance. J’ai été toute ma vie une anomalie.«
Une jeune adolescente obèse raconte son histoire singulière : un poids de naissance hors normes, un récit familial qui donne de l’ampleur à ce poids remarquable, une mère absente et un père en dévotion devant sa fille, le retrait progressif de la vie sociale extérieure et le basculement vers une vie sociale digitale aux effets ambigus … ce court roman aborde de façon ultra-maîtrisée et radicale de nombreuses thématiques autour du corps, du besoin de se remplir et de la consommation perpétuelle comme moyen de se définir.
J’ai détesté lire ce bouquin. Ça a été difficile entre peine, gêne, répugnance et agacement. Il est venu taper dans des phobies personnelles et des préjugés donc j’ai du mal à me défaire. Il m’a renvoyé à des comportements que je n’aime pas chez moi et m’a obligé à les questionner. En cela, je peux juger cette lecture salutaire et utile. Une fois le livre reposé et quelques jours passés, le choc se dissipe et il ne me reste pas tant que ça. C’est ce qui me déçoit le plus, il me semble finalement un exercice de style un peu extrême mais assez vain.
Merci @ledevorateur pour cette idée de lecture qui m’aura bousculée et finalement déplu : c’est aussi pour ça que j’aime Instagram, ça me permet de lire des bouquins variés et d’avoir des surprises toniques 😉 ! Et un grand merci @readreadbird pour cette lecture commune un peu chahutée, c’est chouette de pouvoir échanger pour affiner sa pensée et la faire évoluer.