Mon cher mari, Rumena Bužarovska.
Traduit du macédonien par Maria Bejanovska.
Editions Folio
« Ce plan est comme une grande vague qui bute sur un obstacle. Il faut que tu détruises cet obstacle, comme la vague détruit tout devant elle, pour réaliser ce que tu veux. De l’autre côté de l’obstacle t’attendent la libération et les remords.«
Ce recueil piquant rassemble onze nouvelles dont la narratrice est le personnage principal.
Ces onze femmes sont dotées d’un mari : il est haï ou encensé, oublié sur le côté, délaissé pour un amant, observé comme une bestiole étrange… Il incarne le patriarcat de la Macédoine du Nord, quelque chose avec quoi il faut composer mais qui ne va certainement pas dompter ces femmes.
Et en effet, entre cynisme et bagout, chaque récit compose avec malaise l’autopsie de relations maritales et familiales décevantes et les stratégies de résistance féminine.
Je suis sortie un peu hésitante de cette lecture : j’ai apprécié la rudesse des textes, leur humour vache mais j’ai aussi eu le sentiment d’être prise dans une essoreuse, sans répit.
J’ai trouvé les nouvelles inégales, mais c’est le jeu, et je crois que j’ai fait une overdose de noirceur et de dépit.