Pereira prétend, Antonio Tabucchi.

Pereira prétend

Traduit de l’italien par Bernard Comment.
@editionsfolio

« Il passa ainsi une bonne partie de l’après-midi, songeant à son enfance, mais c’est une chose dont Pereira ne veut pas parler, car cela n’a rien à voir avec cette histoire, prétend-il.« 

Dans le Portugal salazariste, un journaliste rêveur, un peu trop enrobé, cardiaque, veuf et vieillissant se voit soudain donner la possibilité de tenir la page culturelle de son journal. Pour cet amoureux de la littérature, c’est une aubaine de quitter les faits divers. Il va se lancer dans la rédaction d’éphémérides et dans la traduction de certains textes bien-aimés. Il va même jusqu’à prendre comme stagiaire un jeune homme diplômé de philosophie et lui commander des nécrologies de grands auteurs toujours vivants pour se tenir prêt si nécessaire.
Avec ce jeune homme, c’est le monde extérieur et ses enjeux politiques qui pénètrent dans la bulle du journaliste. Progressivement, sa façon de vivre va en être transformée.

Mais quelle merveille que ce livre ! J’ai énormément aimé me retrouver dans la chaleur accablante de Lisbonne, plongée dans les routines de cet homme attachant – à la fois fragile et résolu.
Et quelle douceur dans le récit de la naissance d’une conscience politique : ce cheminement intime est présenté dans toute sa lenteur, sa profondeur et sa simplicité. Rien de tonitruant, juste une âme qui respire et évolue.

Merci beaucoup @books_njoy et @parandemordanist pour vos publications qui m’ont permis d’oser lire ce livre (que je croyais, à tort, trop intellectuel pour moi). Cette lecture était parfaite et de saison !