Portrait de femme : Dalva
Deuxième portrait de femme de fiction qui m’ont nourrie : un personnage rebelle qui m’a embarquée avec elle dans les grands espaces américain, Dalva l’héroïne du roman éponyme de Jim Harrison.
Dalva est américaine, elle porte en elle une part de sang indien et – dans ce métissage – tout le tumulte d’un pays construit sur l’arrachement, le déni de la nature et la violence des rapports de force. A plus de 40 ans elle se plonge dans l’histoire de sa filiation – bouleversée par son autre quête, celle de l’enfant qu’elle a eu à 15 ans et qu’elle a dû abandonner.
Le roman n’est pourtant pas le récit d’une destinée féminine aussi passionnante soit-elle mais plutôt l’expérience de la rencontre de soi-même dans les grands espaces américains. Dalva les sillonne en voiture, campe en solitaire, aime quelques hommes, observe son corps qui vieillit, hurle à la nuit pour parler aux coyotes, se laisse emporter par ses souvenirs et revient toujours plus vulnérable, forte et vivante.
En quoi Dalva est-elle un personnage féminin marquant ?
Dalva est une force brute : une femme riche de ses émotions et de sa capacité à défendre sa vie intérieure. Elle porte en elle un monde de souvenirs et d’espérances. C’est aussi une figure de femme qui aime les hommes, est profondément marquée par les liens qu’elle entretient avec certains d’entre eux (on peut penser à son Grand-Père ou à son premier amant) sans se laisser réduire à un seul visage de femme.
Enfin, Dalva est pour moi une femme en résonnance avec la nature : elle vibre à l’unisson des lieux qu’elle traverse et prend sa place dans un univers qu’elle respecte.
A qui conseiller cette lecture ?
A toute personne qui souhaite s’abreuver de nature, de sensations et d’émotions pour nourrir sa propre vie.
Dalva est publié chez @editions1018 dans une traduction de Brice Mathieussent et, si vous adorez, sachez que l’aventure se poursuit dans « La route du retour » chez le même éditeur.
Et vous, connaissez-vous cette héroïne des grands espaces intérieurs ?
ah Dalva ! Comment s’en remettre ? Je l’ai lu, je pense à 13 ou 14 ans et j’ai été très marquée, elle m’a totalement envoutée. J’ai découvert Jim Harrison avec Dalva. Je ne l’ai jamais relu de peur de perdre cette première impression mais je devrais !
Je me suis posé la question aussi avant la première relecture 🙂 et puis j’ai replongé et j’ai retrouvé la Dalva que j’aimais !