Propre, Alia Trabucco Zerán.
Traduit de l’espagnol par Anne Plantagenet.
Editions Robert Laffont.
« Cette nuit-là, je n’ai pas réussi à dormir, comme tant d’autres nuits. Je pensais à la petite, à ses ongles, à la maturité soudaine de ce geste, à ses mains dodues et paresseuses, toujours prêtes à être portées à sa bouche, à être détruites par ses dents. Je ne me suis jamais rongé les ongles, ma mère non plus. Pour cela, j’imagine, il faut avoir les mains inoccupées.«
Estela est interrogée. Elle monologue. L’enfant de la famille pour qui elle travaillait depuis sept ans en tant que domestique est morte. Pour les forces de l’ordre, elle retrace leur vie quotidienne : tout ce qu’elle a observé dans cette famille, la répétition des activités ménagères, la condescendance, l’éloignement et l’isolement loin des siens, l’ennui et la violence latente.
J’ai oscillé entre admiration pour la précision brutale de ce texte et agacement face à son côté trop ciselé dans l’écriture qui m’a fait régulièrement décrocher.