Editions Livre de Poche

« Selon Michaux, nous serions aveuglés par le préjugé de l’unité. Nous partons du principe qu’il existe une identité stable et singulière pour chaque individu, nous imaginons être une personne, là où nous ne sommes peut-être que des personnages. Pourquoi cette préférence spontanée pour l’unité du sujet ?« 

Les ruptures structurent notre vie. Qu’elles soient positives ou négatives, désirées ou subies, elle marquent des tournants et nous confrontent à notre incapacité de tout maîtriser.
L’auteure observe avec acuité ces moments dans leurs aspects tout aussi pratiques que symboliques. Elle convoque philosophie et littérature pour nous permettre de nous pencher sur ces brisures vertigineuses.

Cette lecture m’a nourrie en m’offrant plein d’idées de textes à lire et en m’indiquant des ponts entre différentes analyses de la rupture. J’en suis ravie !
J’ai aussi énormément apprécié que la rupture ne soit pas présentée comme un moyen de « s’améliorer » ou de se « révéler » : cette vision utilitariste des épreuves a certes ses bienfaits mais m’agace prodigieusement, tout n’est pas toujours exploitable et tout le monde n’a pas pour objectif de devenir une meilleure version de lui-même.
(L’écriture m’a parfois un peu chiffonnée dans ce qu’elle mélange de rigueur puis de sauts dans le raisonnement qui semblent nourris d’intuition que je n’arrivais pas forcément suivre… mais probablement n’est-ce dû qu’à mon manque de référence pour combler ces sauts.)