Taqawan, Eric Plamondon.
« Il faut se méfier des mots. Ils commencent parfois par désigner et finissent par définir. Celui qu’on traite de bâtard toute sa vie pour lui signifier sa différence ne voit pas le monde du même oeil que celui qui a connu son père. Quel monde pour un peuple qu’on traite de sauvages pendant quatre siècles?«
En juin 1981, la réserve de Restigouche est envahie par les forces de l’ordre québécoises qui viennent saisir les filets des Indiens Mig’maq afin de les empêcher de pêcher le saumon. Dans les émeutes et les violences diverses qui s’ensuivent plusieurs vies sont à jamais transformées.
Le texte est composé de très courts chapitres dont le style oscille entre article informatif et militant et récit, roman noir ou encore conte. L’ensemble dresse le tableau marquant d’un monde millénaire que l’on persiste à détruire.
J’ai été un peu déstabilisée je crois par ce format d’écriture et j’ai mis du temps à admettre de me laisser mener par l’auteur. Quand je me suis finalement laissée faire, je ne l’ai pas regretté !