The Dutch house, Ann Patchett.
« There are a few times in life when you leap up and the past that you’d been standing on falls away behind you, and the future you mean to land on is not yet in place, and for a moment you’re suspended knowing nothing and no one, not even yourself.«
Lorsque Cyril Conroy devient l’heureux propriétaire de la « maison hollandaise » – sorte de folie architecturale à la démesure digne d’un conte – il embarque sa femme et ses enfants dans une vie à laquelle rien ne les avait préparés. Vivant jusqu’à lors dans une relative pauvreté ceux-ci se retrouvent soudainement dotés d’une gouvernante et d’une cuisinière ainsi que d’une maison où sont restés toutes les possessions des précédents propriétaires. Chacun explore les lieux et noue une relation singulière avec elle au point de transformer leur vie. Si les enfants, Maeve et Danny (le narrateur), en font un royaume pour leurs jeux… elle fera littéralement fuir leur mère.
Le père se remarie alors avec une belle-mère avide d’attentions qui finira par jeter les enfants dehors, leur « volant » ainsi la maison : un drame au moins aussi structurant de leur identité que leurs années dans cet endroit magique.
Ce roman est incroyable ! Il fait de cette maison un personnage à part entière, sorte de révélateur des personnalités et des aspirations de ses habitants. Tous les personnages ont une réelle densité : ils existent d’abord comme des archétypes de contes de fées pour peu à peu être mis à nu dans toutes leurs incohérences et leur richesse.
Je me suis d’abord demandée pourquoi je lisais ce livre qui commence de façon agréable mais sans plus et puis j’ai été happée, prise dans l’envie de rejoindre ce lieu de l’enfance mêlant avec adresse les recoins architecturaux et un labyrinthe de souvenirs.
Je n’ai pas encore vu de traduction française de ce roman mais j’imagine que cela ne saurait tarder…