The girls, Emma Cline.

The girls

Traduit de l’anglais par Jean Esch.
Editions La table ronde.

« Elle était perdue dans cette certitude profonde que rien n’existait en dehors de sa propre expérience. Comme si les choses ne pouvaient aller que dans un seul sens, et les années vous entraînaient dans un couloir jusqu’à la pièce où attendait votre personnalité inévitable, embryonnaire, prête à être dévoilée. Quelle tristesse de découvrir que parfois vous n’atteigniez jamais cet endroit. Que parfois vous passiez votre vie entière à déraper à la surface, tandis que les années s’écoulaient, misérables.« 

1969, au beau milieu de l’été : Evie a 14 ans. Elle s’ennuie, rêve d’une vie plus trépidante et moins solitaire où elle serait « branchée » et indépendante. Lorsqu’elle croise une bande de filles hautes en couleurs, qui picolent, fument des joints et découchent, elle est fascinée. Elle intègre peu à peu leur univers, se nourrit de leur énergie, fréquente le ranch où elles vivent en marginales et rencontre Russel, l’homme qui soude ce collectif.

Quel bouquin magistral ! J’avais déjà été bluffée par L’invitée et je suis espantée par ce premier roman. Emma Cline convoque de façon incroyablement vivace et juste l’adolescence féminine – cette zone temporelle qui s’étire comme un chewing-gum un peu fade mais qui claque encore.
En lisant ce roman, j’avais comme des flashs visuels : les scènes étaient sous mes yeux comme des réminiscences mais aussi profondément étranges.
Je vous recommande vivement cette lecture !