Tu as amené avec toi le vent, Natalia Garcia Freire.
Traduit de l’espagnol (Equateur) par Isabelle Gugnon.
Christian Bourgois Editeur.
« Aucun bandeau ne pouvait masquer ce que je voyais là, dans le labyrinthe dément de ma tête. »
Le village de Cocuán est perdu dans la cordillère des Andes, entre brume, jungle et rivière. Certains de ses habitants disparaissent un jour, on les aurait vu partir nus. D’autres partent à leur recherche pour les ramener au bercail, mais tous semblent pris dans un bouillonnement intérieur tel que folie et violence marchent à leurs côtés.
Et si tout cela était né d’une malédiction jetée il y a fort longtemps par Mildred, enfant singulière abandonnée par ses parents et enfermée sous la coupe du curé dans l’indifférence villageoise ? Cette fameuse Mildred à la peau blessée qui a apporté le vent lorsqu’elle est née, un vent doux et chaud mais inflexible et tenace …
Je n’ai pas réussi à trouver comment entrer dans ce livre. Trop d’images troubles, trop de voix changeantes et délirantes, trop de mots peut-être. J’ai eu le sentiment d’avoir la tête prise par un vent qui asticote et rend fou, à la façon de mon vent d’autan toulousain qui colle la migraine et impatiente.
Au début, j’ai pensé au roman d’Irene Sola – Je chante et la montagne danse – pour la forte présence de la nature et la construction chorale du récit mais ici tout est plus resserré, comme étouffant.
Et même si je vois comment cette histoire est faite de nombreuses couches de sens historique, symbolique et spirituel, je n’ai pas été convaincue par ma lecture.
J’ai par contre été très intéressée par les propos de l’autrice interviewée par Pages Sauvages, je vous encourage à lire cet échange !