Ultramarins, Mariette Navarro.
Quidam Editeur

« À chacun son image secrète de liberté, à chacun son choc en changeant d’élément. On voit sous leurs paupières passer des paysages, des vacances d’enfance, des plaines si vastes qu’on les croit préhistoriques, des pluies de déluge, des vélos lancés sous des soleils de plomb, des maisons minuscules cachées dans les rochers, des champs de tournesols et des champs de colza, des plages, des épices, des cabanes. »

Une jeune femme expérimentée est à la tête d’un cargo et d’un équipage de vingt hommes. La traversée se déroule de façon fluide, tout le monde est à son affaire, concentré et professionnel. L’harmonie est telle au sein de l’équipage que lorsque celui-ci demande spontanément à sa commandante l’autorisation d’arrêter le bateau pour une baignade impromptue, celle-ci répond oui sans hésitation.
Cette petite liberté prise va faire tanguer la mécanique bien rôdée du navire et troubler les membres de l’équipage…

Ce texte très beau se concentre sur les sensations, les émotions et le vertige que cette brèche a ouverte en chacun. Pas tellement d’action à proprement parler, plus une rêverie, une méditation sur ce que la liberté retrouvée du corps donne à l’âme.

Un immense merci @pauline_boet : ce cadeau est venu à point et a nourri mes songes (et tu sais que ceux-ci sont parfois d’une intuition redoutable 😉)