Un monde à portée de main, Maylis de Kerangal.
«Paula s’avance lentement vers les plaques de marbre, pose sa paume à plat sur la paroi, mais au lieu du froid glacial de la pierre, c’est le grain de la peinture qu’elle éprouve. Elle s’approche tout près, regarde : c’est bien une image. Étonnée, elle se tourne vers les boiseries et recommence, recule puis avance, touche, comme si elle jouait à faire disparaître puis à faire revenir l’illusion initiale, progresse le long du mur, de plus en plus troublée tandis qu’elle passe les colonnes de pierre, les arches sculptées, les chapiteaux et les moulures, les stucs, atteint la fenêtre, prête à se pencher au-dehors, certaine qu’un autre monde se tient là, juste derrière, à portée de main, et partout son tâtonnement lui renvoie de la peinture.«
Je pense tout bonnement que ce livre est un chef d’oeuvre. En tout cas, il m’a emportée, m’a fait à nouveau sentir certaines émotions passées, admirer des couleurs et re-vivre des sensations que je ne pensais pas pouvoir convoquer du fond de mémoire.
L’écriture de cette auteure est remarquable, son pouvoir d’évocation une force vitale qui m’accompagnera durablement.
Un immense merci @books_njoy qui, la première cet été, m’a donné envie de lire ce livre!