Vingt minutes de silence, Hélène Bessette.
Editions Points
« C’est une histoire qui avance de silence en silence.«
Un père de famille vient de mourir assassiné.
La maisonnée a attendu vingt minutes avant d’appeler les secours.
C’est le point de départ d’une enquête et d’une remise en question systématique des apparences familiales.
J’ai au moins 18.000 livres à chroniquer en retard (j’exagère à peine…) alors j’abandonne mon goût pour l’ordre chronologique et je commence par mes lectures en compagnie !
Ici c’est avec @pagesauvages et consœurs que j’arpente notre matrimoine littéraire et que je découvre cette autrice surprenante.
Ce texte, datant de 1955, commence comme un policier classique et vole très rapidement en éclat : les phrases en sont brisées, les retours à la ligne imprévus et toniques, les points de vue changeants et fragmentés.
L’autrice travaille ses mots dans un corps à corps éprouvant pour mettre à nu toutes les faussetés d’une société qui a hâte de ranger chacun dans sa case (assassiné, assassin, victimes) au mépris de la véritable justice.
Si je n’ai pas trouvé la lecture aisée, je suis néanmoins très contente de m’être frottée à ce qui relève autant de la prouesse d’écriture que de la démonstration politique.