Zouleikha ouvre les yeux, Gouzel Iakhina.
Traduit du russe par Maud Mabillard.
Editions Noir sur Blanc
« Mais la mort attendait chacun d’eux – tapie au plus profond d’eux-mêmes, ou marchant tout près d’eux, se frottant à leurs jambes comme un chat, s’accrochant à leurs habits comme la poussière, entrant dans leurs poumons comme de l’air. La mort était omniprésente – plus rusée, plus intelligente et plus puissante que la stupide vie, qui perdait toujours le combat. »
Au cœur de la Russie rurale, dans les années 30, Zouleikha est mariée à un homme bien plus âgé qu’elle. Leurs quatre filles meurent toutes en bas âge et la vie de Zouleikha est faite de pauvreté et de routines harassantes, coincée entre les exigences de son mari et celles de sa belle-mère. La campagne de dekoulakisation (c’est-à-dire la collectivisation forcée des terres retirées à leur propriétaire paysan) enclenchée par Staline la verra perdre son mari et être déportée en Sibérie alors qu’elle découvre qu’elle est enceinte…
Tout d’abord, merci @marionlovebooks pour ce chouette livre offert il y a plus de 4 ans 😳 dans le cadre d’un swap organisé par @petite_lectrice ! J’ai mis du temps à m’y mettre (et c’est un euphémisme 😅) car j’avais du mal à dépasser les 40 premières pages relues plusieurs fois mais je l’ai enfin dévoré et j’en suis très contente.
J’ai beaucoup apprécié cette « épopée » d’une petite femme effrayée et tenace que personne n’écoute mais qui va traverser les épreuves avec une résolution farouche. J’ai découvert, grâce à la fiction, tout un aspect de l’histoire rurale russe que je connais peu et j’ai aimé suivre les personnages dans leur confrontation avec les forces et les limites du tout collectif.