Une terre d’ombre, Ron Rash.
Traduit de l’anglais par Isabelle Reinharez.
« La falaise la dominait de toute sa hauteur, et elle avait beau avoir les yeux baissés, elle sentait sa présence. Même dans la maison elle la sentait, comme si son ombre était tellement dense qu’elle s’infiltrait dans le bois. Une terre d’ombre et rien d’autre, lui avait dit sa mère, qui soutenait qu’il n’y avait pas d’endroit plus lugubre dans toute la chaine des Blue Ridge.«
Au cœur de la nature américaine et à l’écart de la petite bourgade locale vivent un frère et une sœur. Il est revenu amputé d’une main de la première guerre mondiale et elle est considérée comme une sorcière à cause d’une tâche de naissance. Leur maison, au fond d’un vallon encaissé et obscur, est perçue par tous comme un lieu maudit d’où il ne naîtra jamais rien de bon.
Un jour pourtant, la jeune femme rencontre près de la rivière un bel inconnu muet, perdu et jouant exquisément de la flûte. Toute sa solitude, son intelligence et son appétit du beau sont soulignés par les possibilités qu’ouvrent cette rencontre improbable.
Mais dans un environnement où l’inconnu suscite la peur et où la mesquinerie des gens a pour habitude de s’exercer sur ces « parias »… on se doute bien que l’histoire prendra un tour dramatique.
J’ai passé un très bon moment avec cette lecture, entre tension du roman noir et exaltation de la nature. J’ai trouvé les personnages émouvants, l’environnement naturel incroyablement bien décrit et puissant dans sa dimension symbolique et les mécanismes humains les plus noirs très bien exploités.
Je découvre par ce biais Ron Rash et je ne vais pas tarder à enchaîner avec Par le vent pleuré !
Un immense merci @manonlitaussi pour ce cadeau d’avant-Noël parfait ! Et grâce à toi je suis moins inculte, je peux ajouter Ron Rash dans les auteurs que j’apprécie 😉