Rites de mort, Alicia Gimenez Bartlett.
Traduit de l’espagnol par Marianne Millon.
« Je pensais que, quoi qu’il arrive, sous l’effet d’un destin incontournable, un jour verrait coïncider mon entrée dans le service actif et le prestige qui va avec. De toute façon, je considérais également qu’une femme ne peut pleurnicher à son poste sans provoquer une réaction fatale. J’attendais mon heure en silence, et lorsque je croisais un collègue dans le couloir et qu’il me demandait : ‘Comment va notre intellectuelle?’, je pensais toujours en mon for intérieur : ‘Un jour on verra qui je suis’, et à l’extérieur je mâchais deux fois mon chewing-gum avec ironie en guise de bonjour et me bornais à sourire.«
Premier volume d’une série policière se déroulant dans les années 90 à Barcelone : l’inspectrice Petra Delicado, qui travaillait au service de documentation après une première expérience en tant qu’avocate, est propulsée sur le terrain pour démêler une affaire de viols que personne ne veut traiter. On lui associe un inspecteur adjoint plus âgé et à l’éducation machiste venant de Salamanque.
L’enquête est de facture assez classique et très agréable mais le vrai attrait de ce roman noir réside dans les caractères singuliers des deux enquêteurs. Ils ne sont pas caricaturaux et s’interrogent tout autant sur leurs préjugés et leurs vies personnelles que sur les suspects qu’ils croisent… le tout avec un humour assez vache.
Et cela m’a replongée avec grand plaisir dans le Barcelone d’il y a vingt ans !