Et devant moi le monde, Joyce Maynard.
Traduit de l’américain par Pascale Haas.
« Personnellement, j’en suis venue à penser que c’est dans l’auto-révélation que réside ma meilleure protection. Ce qui m’est insupportable, c’est la honte – j’en ai ressentie si souvent dans ma vie-, pas le fait de m’exposer. Ce qui m’effraie, ce sont les choses dont on ne parle pas. Si je raconte ma vie, j’empêche quiconque de le faire à ma place. »
L’auteure raconte son enfance dans une famille marquée à la fois par l’extrême curiosité intelligence et créativité des parents mais également par l’alcoolisme du père et la confusion de la mère. Enfant précoce, elle est soudainement médiatisée à 18 ans après la publication de son article sur sa génération. L’écrivain JD Salinger lui écrit et leur correspondance évoluera en une relation complexe et destructrice. Le livre déroule ensuite sa vie de femme, d’épouse et de mère avec sincérité en soulignant ses failles, ses peurs et sa force conquise à travers les épreuves.
Ce livre m’a beaucoup secouée et sur plusieurs plans : l’injustice, les relations malsaines et la grande fragilité de l’enfant qu’était l’auteur… mais aussi la force créatrice, la volonté de persister dans l’indépendance et l’amour fou pour le monde.
Je reste marquée par la grande solitude de cette femme pourtant au coeur de nombreuses relations et succès.
Un livre qui va faire date pour moi.