American Dirt, Jeanine Cummins.
Traduit de l’anglais par Françoise Adelstain et Christine Auché.
« Luca saute. Et chaque molécule dans le corps de Lydia saute avec lui. Cette chose, cette si petite chose ramassée, ses muscles et ses os, sa peau et ses cheveux, ses pensées, ses mots et ses idées, l’immensité de son âme même, c’est tout cela qu’elle voit au moment où son corps échappe à la sécurité du pont et s’envole, juste quelques secondes, d’abord vers le haut, si grand est l’effort, jusqu’à ce que la pesanteur s’en saisisse et le projette vers le toit de la Bestia.«
Une libraire et un journaliste mexicain s’aiment dans un pays qui sombre peu à peu dans la violence des cartels. Lorsqu’elle découvre que son client favori devenu ami est le « boss » du cartel des Jardineros que son mari s’apprête à dénoncer dans un article, elle rêve encore de vie paisible. En une journée l’enfer se déchaîne autour d’elle et son fils et les voilà en fuite vers les Etats-Unis avec le cartel à leur trousse.
Le roman se concentre sur leurs efforts de survie et leur fuite sur la « Bestia », le train de marchandises emprunté par les migrants à leurs risques et périls pour rejoindre « El Norte ».
Ce bouquin avance à toute vitesse entre angoisse et adrénaline et fonctionne comme une série télévisée avec à la fin de chaque chapitre un enjeu fort qui pousse à tourner les pages. De ce point de vue, c’est une super lecture pour s’extraire du quotidien.
Une fois lu cependant, ce qui me reste c’est surtout l’impression de personnages assez caricaturaux, de situations un peu cliché et d’un va et vient entre une forme de misérabilisme et de sentimentalisme. Le livre se lit donc aisément mais j’ai eu le sentiment qu’il flattait en moi une forme de paresse et de vision réductrice du monde.
Du coup, auriez-vous un bouquin mexicain à me conseiller sur la thématique des cartels ou du passage illégal de la frontière ?
Merci @sophiadelavega : ton post m’avait donné très envie de lire ce bouquin !