Le jardin des Finzi-Contini, Giorgio Bassani.
Traduit de l’italien par Michel Arnaud.
Editions Folio
« Je ne disposais pas de ce goût instinctif pour les choses qui caractérise les gens normaux. … Ce qui comptait c’était, plus que la possession des choses, le souvenir qu’on avait d’elles, le souvenir en face duquel toute possession ne peut, en soi, apparaître que décevante, banale, insuffisante…. Mon désir que le présent devînt tout de suite du passé, pour pouvoir l’aimer et le contempler à mon aise. »
Le narrateur se souvient des Finzi-Contini, une riche famille d’intellectuels juifs vivant un peu à l’écart de la communauté et de la ville. A la fin des années 30 leur maison, la « magna domus », est le royaume de leur adolescence où les amitiés et les amours se lient entre parties de ping-pong et grandes conversations philosophiques et politiques. Autour d’eux le monde change et pas pour le mieux : les juifs sont peu à peu empêchés et mis à l’écart. Cela semble pourtant loin du monde feutré et intense des Finzi Contini…
Quel livre surprenant !
Il m’a immédiatement plongée dans une atmosphère de douceur et de nostalgie intense et j’ai déambulé dans le jardin avec les protagonistes. J’ai adoré ces évocations que j’ai trouvé très justes. Le narrateur fonctionne comme un guide dans l’immense jardin dont la beauté inspire des sentiments infinis.
En parallèle, je dois dire que je me suis sacrément ennuyée au long des pages et que les émois et hésitations du narrateur m’ont à la fois agacée et lassée. Et certaines de ses actions m’ont carrément outrée.
Du coup c’est une lecture littéralement en demi-teinte : je rêverai de me promener dans ce jardin mais seule ! 😉