Il était une fois une plage atlantique, Sophia de Mello Breyner.
Traduit du portugais par Colette Lambrichs.
@editionsducanoe
« Mais il arrivait parfois qu’Ana Bote vint nous habiller. Elle nous frottait vigoureusement les cheveux car nous ne pouvions rester avec la tête mouillée. Elle nous nettoyait les doigts de pieds un à un et nous expliquait que nous ne pouvions demeurer les pieds froids. Après – Ô merveille – elle tirait de son giron des plantes de son jardin potager : basilic, menthe, lavande, romarin, avec lesquelles elle nous frictionnait le front, le cou et les bras. Pour nous donner santé et bonheur, disait-elle. Et ce mélange de senteur de lavande, de marée, de menthe te de romarin était, en vérité, l’arôme et l’encens du bonheur. »
La narratrice se souvient d’une femme et de son mari qui ont marqué son enfance. Puissances tutélaire de la plage, il est maître nageur sauveteur- admirable pour son physique et sa compétence – elle s’occupe des cabines de plages, aide à rhabiller les enfants, les écoute et leur raconte de menues choses tout en les frottant d’herbes aromatiques.
Plus tard, l’homme mourra et cette femme (qui aura semblé la vie même à la narratrice alors petite fille) plongera dans une forte dépression et se tiendra au bord du monde.
Un très court récit extrêmement dense en émotions et en évocations pour clôturer #maiennouvelles en beauté. J’ai trouvé ce livre bouleversant par sa simplicité, sa pudeur et sa façon de regarder en face les moments déterminants de la vie.
Merci @parande.mordanist – une fois de plus – pour ces lectures enrichissantes !