Les choses, une histoire des années soixante, Georges Pérec.
@editions1018
« Dans le monde qui était le leur, il était presque de règle de désirer toujours plus qu’on ne pouvait acquérir.«
Un jeune couple amoureux commence sa vie professionnelle et s’installe dans un petit appartement parisien. Très vite, ils s’entourent d’amis et se prennent à rêver à « l’étape d’après ». L’étape où ils auront un appartement plus grand, des habits plus à la mode, des vacances plus exotiques, l’aisance de ceux qui sont arrivés. Mais comment atteindre cet état de grâce ? Comment ne pas perdre en chemin ses idéaux, son temps libre, sa liberté ?
Quel livre passionnant et glaçant à la fois ! La forme et le fond se combinent très adroitement pour exposer et analyser un mode de vie. Publié en 1965, Pérec décrivait alors une façon de vivre nouvelle à ses yeux … elle est majoritaire aujourd’hui.
Les personnages sont construits de façon très minimale, comme des archétypes un peu vides. Leur quotidien, au contraire, est très détaillé : d’une façon autant factuelle et descriptive que monotone. Que l’on parle d’eux au conditionnel, au présent ou au futur, rien n’est laissé de côté de leur trajectoire.
On les observe comme sous une cloche et c’est assez angoissant je trouve.