Le journaliste et l’assassin, Janet Malcolm.
Traduit de l’anglais par Lazare Bitoun.
Editions du Sous Sol
« Nous avons l’impression que quelque chose se produit dans la tête des gens quand ils rencontrent un journaliste, et que c’est en réalité exactement le contraire de ce à quoi on s’attend. On pourrait penser qu’une méfiance et une prudence extrêmes seraient à l’ordre du jour, mais en réalité, impétuosité, impulsivité et confiance puérile sont bien plus fréquentes. »
Au début des années 70, deux petites filles et leur mère sont retrouvées assassinées. Leur père, ancien militaire innocenté lors d’une première enquête, est mis en examen. Un écrivain à la recherche d’un sujet qui lui permettrait d’accéder enfin à la célébrité se lie d’amitié avec lui. Après plusieurs mois d’enquête et de procès, le père est déclaré coupable et emprisonné. L’auteur continue à le soutenir activement et à s’entretenir avec lui. Quatre ans plus tard, le livre issu de leurs conversations est enfin publié : horreur et trahison, il présente le père comme un assassin psychopathe ! Celui-ci attaque alors l’écrivain en justice pour « tromperie »…
Tout ceci est rapporté et analysé avec finesse par l’autrice, elle-même journaliste et concernée par cette question éthique et le concept de « cruauté journalistique ». Ce récit est donc celui des enjeux de la relation entre « l’Auteur » et l’individu dont il décide de faire un « Personnage ».
Ce livre est d’une intelligence tout à fait réjouissante ! Il m’a fait réfléchir tout en m’intrigant et son sujet dépasse la seule question journalistique. Il est relativement court, se lit facilement et je vous le recommande vivement.
je ne connais pas du tout, mais je trouve ça super intriguant !