Noir d’os, bell hooks.
Traduit de l’anglais par Lorraine Delavaud.
@editionsplon
« Je ne veux faire de mal à personne. Je ne veux même pas me battre. Pour eux, c’est comme si c’était une nouvelle preuve que je ne suis pas normale.«
Petite fille noire, pauvre et incomprise grandissant dans le Sud des Etats-Unis des années 50, bell hooks partage les expériences fondatrices de son identité et de son militantisme. Tensions raciales, poids de conventions et violences familiales, relations de domination … tout s’est imprimé dans son âme.
En écrivant les souvenirs de son enfance, elle fait aussi une œuvre politique : raconter l’histoire de celles qu’on entend pas, car trois fois minoritaires.
Dans cette biographie, l’écriture est très différente de celle utilisée dans les essais de l’autrice. Là où, dans ses textes réflexifs, elle revendique son expérience personnelle comme un outil pédagogique, elle se raconte ici à la troisième personne – comme si les souvenirs la plaçaient en spectatrice de son enfance. Cela m’a déroutée au début comme m’ont déroutée la brièveté des scènes et des chapitres. J’ai cependant beaucoup aimé cette lecture qui fonctionne comme un reflet nourrissant ma compréhension de ses autres textes.