Ravage, René Barjavel.

Editions Folio.

« – Tout cela, dit-il, est notre faute. Les hommes ont libéré les forces terribles que la nature tenait enfermées avec précaution. Ils ont cru s’en rendre maîtres. Ils ont nommé cela le Progrès. C’est un progrès accéléré vers la mort. Ils emploient pendant quelque temps ces forces pour construire, puis un beau jour, parce que les hommes sont des hommes, c’est –à dire des êtres chez qui le mal domine le bien, parce que le progrès moral de ces hommes est loin d’avoir été aussi rapide que le progrès de leur science, ils tournent vers la destruction.« 

2052 à Paris, la société dispose du grand confort moderne dans un pays où les prouesses de la robotisation font la fierté des dirigeants. Immenses tours climatisées, transports aériens ultra-rapides, lait accessible au robinet, conservations des morts, appels vidéo, viande artificielle … tout est conçu pour « alléger » la vie des hommes et les divertir. Hélas, un jour l’électricité s’arrête et avec elle tous ces dispositifs innovants. C’est le grand ravage. Dans la panique et le chaos, chacun lutte et vole pour sauver sa peau. Qui survivra et qui construira une nouvelle société ?

Je ne sais que faire de cette lecture.
C’est écrit en 1943 et les 70 premières pages sont bluffantes d’anticipation : on y trouve décrites des inventions que nous utilisons maintenant au quotidien ainsi que les grands enjeux environnementaux et sociétaux que nous nous coltinons.
La suite du roman est un festival de virilisme, de racisme et d’intolérances en tout genre sur un air de retour à la terre et au si doux patriarcat … c’est tellement grossier que cela m’a d’abord semblé ironique mais, en finissant le livre, je n’en suis plus si sûre.